Gamar Djoba GEORGIA, Salam GEORGIE

Publié le par Amazone

Me voici de retour dans ce bouillon de bruit et de fumée après avoir passé environ une semaine en GEORGIE (SARKATVELO) avec les montagnes, le silence, les poules, les vaches, le fromage naturel, le vin, le labourage de terre, les tracteurs.

Eh oui aussitôt sortie du train à Tbilisi (capitale) après environ 14h de voyage (dont 1h d’attente à la frontière azérie et 2h à celle de Géorgie pour vérification des passeports et altercation avec les gardiens des toilettes(même événement au retour)), Stessie m’amène rejoindre les Bakusiens partis également en exil et les franco-géorgiens. On loue une Marchoutka (espèce de mini-bus sans amortisseurs) pour 12 personnes, direction David Gareja avec provisions en cas de panne (bouffe, picole, guitare, chants géorgiens…).





Arrivée à destination on aperçoit un monastère perché dans les troglodytes. En Géorgie, il y a des monastères, églises tout les mètres(j’exagère un peu mais c’est presque vrai), des crucifix, bougies à vendre à chaque coin de rue, la religion chrétienne orthodoxe prend une place important dans la vie sociale de la population. Les gens sont très croyants, pratiquants, les jeunes vont également très souvent à la messe.

 


Les montagnes, plaines nous encerclent, pas un bruit que le silence des zoisiaux qui chantonnent, j’avais oublié ces sensations calmes et reposantes. On décide d’arpenter bon gré et malgré un flan de la montagne pour arriver au sommet et voir les plaines de …….l’Azerbaïdjan ! Ce pays me hante c’est pas possible !

 

 

L’horizon à perte de vue accompagné de chants géorgiens –les chants géorgiens ressemblent étroitement aux polyphonies corses et basques– une sensation d’apaisement m’envahit, quel bien être…


Après s’être ressourcé par la nature et la bouffe, on repart pour prendre la marchoutka et rentrer à Tbilisi.

Il est environ 21h, on décide tous d’aller couronner cette belle journée au resto.
Au menu, spécialité géorgienne Khajapoulis, vin à flot, musiciens……
Clara, Sergio et moi finissons la soirée chez Stessie…..

J 2, qu’est ce qu’on fait ? Où on va ?
Aurélie et Malika sont reparties à Baku, il ne reste plus que Clara, Sergio, Stessie et moi. On décide d’aller à la montagne. Stessie à un contact, Gouram, à Sighnaghi.
Avant de prendre la marchoutka, on passe devant le Parlement géorgien où certaines personnes du peuple ont décidé de faire la grève de la faim pour dénoncer les élections présidentielles qui ont été fraduleuses. Truquées comme en Arménie en mars dernier et truquées fort probablement en Azerbaidjan en octobre prochain ! Vive les élections dans le Caucase !


Après environ 2h de voyage en marchoutka, on atterrit dans un village étrangement ressemblant à l’architecture que l’on peut voir dans les Western américains. En fait, beaucoup d’américain ont investi ici c’est pourquoi par exemple les panneaux de signalisation sont écrit en géorgien et anglais avec l’écriture western !

C’est tout clean, nickel bref du superficiel.




























On peut percevoir entre les jets de la fontaine une des voitures de la POLIS qui fait sa ronde pour maintenir la sécurité dans le village et protéger cet espace reconstitué et privilègié.
Cependant le contact de Stessie habite l’autre flan de la montagne, et là, à juste quelques minutes, le décor change. Routes défoncées, tuyaux qui sortent des maisons, des grabats et tas de briques et de brocs sur les côtés de la route, bref, la vrai Géorgie quoi !

 


Après un quiproquo et avoir sonné à la portes des habitants pour trouver refuge, on tombe chez la famille de David, qui parle anglais. Coup de bol. En contre partie de quelques larys (monnaie géorgienne), le repas, le lit, le p’tit dej nous sont offerts.
Voila le portrait de toute la p'tite famille

 



Accueil chaleureux, convivial, le vin à flot. Il est nécessaire de préciser que la Géorgie est connue au niveau local, régional et je pense mondiale pour la qualité de son vin. Le vin et la bouffe sont indissociables et ont une importance énorme dans la société géorgienne.


Beaucoup produisent leur vin eux-mêmes et en boivent très souvent pour ne pas dire tous les jours. Lorsqu’il y a des invités ou lors de réunions entre amis le vin entraîne des rituels entre les hommes. Par exemple, aux prémisses du repas le verre de vin plein le « chef de table » (l’homme évidemment), se nommant le Tamada porte un toast, à dieu d’abord puis à la famille, au travail, à l’amour, aux femmes…Ensuite, celui qui veut porter un toast prend le rôle du tamada et palabre sur les grandes choses de la vie. Suivant avec qui on est et dans quel milieu on se trouve ce rituel est fort intéressant car on peut voir les idées des personnes et les schémas de pensées qui les structurent.

 


Après le solo de David à la guitare typiquement géorgienne et plusieurs carafes vidées, il est temps d’aller au lit.

 J 3, on se lève tous pour le p’tit dèj pour 12h, no comment we are in vacations, on projète Clara, Stessie, Sergio et moi d’aller visiter les alentours à travers une petite randonnée dans les montagnes. On décide cependant de rester une nuit de plus chez la famille de David, cette fois sans le repas.





Peu de sentiers tracés, pas de carte de l’IGN, on descend la montagne au feeling. Sur le parcours petits arrêts détente et évasion devant ce superbe paysage après s’être battu contre les ronces, arbres. La nature reprend parfois le pas sur l’homme et ce n’est que temps mieux (même si sur le moment on n’est pas fier d’être coincé, que Clara s’étale de tout son long dans les ronces et pisse le sang de l’oreille), on joue les aventuriers on accepte le deal implicite avec cette force qu’est la nature. Sur le chemin, Stessie nous propose de trouver un endroit ce soir pour faire un feu. La populas est motivée donc on descend le reste de notre montagne et on arrive dans un petit village, on achète des patates, des oignons, du sauciflard pour notre futur dîner au goût de bois fumé. On attend devant ce petit magasin de village une marchoutka pour rentrer sur Sighnaghy.

 

 

« Plus de marchoutka » nous dit-on (en géorgien bien entendu). La vendeuse de patate prend les choses en main et essaye de nous trouver un moyen de locomotion pour rentrer, elle chope un taxi de fortune. On négocie et on repart. On arrive à Sighnaghi là où on avait dormi la nuit dernière. Dan, un Belge en vacances, le sac sur le dos, vient à notre rencontre. Il cherche un endroit pour dormir. Stessie l’amène chez David, pendant que Sergio, Clara et moi, faisons les courses d’appoint pour notre repas au feu de bois. Il est environ 18h, la nuit commence à tomber, Stessie et Dan nous rejoignent, il est tant de trouver un endroit pour allumer ce feu de joie. Stessie a le feeling et nous débotte un endroit avec pas trop d’arbre aux alentours. Tout le monde est au toquet, chercheur(se)s de bois, bucheron(ne)s, logisticien(ne)s, car ce soir on vous met le feu !

Les braises commencent à se créer, les patates (sans alu), la converse de lentille et d’oignon cuisent à petit feu, l’air est encore tiède. Un verre de bière à la main, le silence des braises qui crépitent et le son de CHARLIE PARKER, nous rend muets et en même temps satisfaits de notre journée passée. Que c’est bon de retrouver la nature à l’état pur !


J 4 Après ce feu de joie, cette nuit passée, et les remerciements à la famille ZANDERSHVILI, on reprend la route avec la marchoutka. Direction MAROLO. Stessie a contacté un français Jean-Jacques, qui bosse dans une ferme. Il est prêt à nous accueillir, nous offrir la bouffe et le dortoir en contre partie d’un coup de main dans les champs, à planter les carottes et les betteraves. Ah, ca me rappelle une certaine époque sauf que c’était les échalotes et patates qui étaient  à l’honneur !
Tout le monde est OK pour le deal établi, donc on trace Dan nous suit dans ce nouveau périple et on arrive après environ une demi heure de route à la ferme. Deux femmes géorgiennes nous accueillent, la maîtresse de maisons et Mery puis arrive Nonar le chef de la famille. Il nous fait visiter les lieux en attendant que Jean-Jacques (notre contact) et Shalvar viennent de là où ils sont. Retour à la ferme des années 1950 (dixit Jean-Jacques), poulaillers, vaches, cochons à 5 mètres de la maison, toilettes à l’extérieur, douche de fortune.

Ici, l’agriculture intensive, connaît pas, et ce n’est que mieux.

Jean-Jacques et Shalvar arrive, on passe à table. Soupe de légumes, betteraves, fromage de vache, épinards frais, pain pas acheté à la boulangerie du coin, bref que des produits frais, naturels, qui venaient d’être cueillis et cuisinés. Un régal après toutes les merdes bien emballées que l’on ingurgite au quotidien. On discute avec Jean-Jacques et on lui demande qu’est ce qu’il fout là, ce breton exilé depuis 2 ans. En fait, il nous explique qu’il a crée une association avec Nonar (le patriache de la maison) pour promouvoir le vin et les légumes qu’ils commencent à produire à travers le processus de la Bio dynamie. Il faut préciser ici qu’en Géorgie, du moins dans cette région de la Kharétie, les fermes  produisent des légumes, fromages, vin, cochon par autosuffisance, la vente est infime. L’autosuffisance peut être une des conséquences actuelles des kolkhozes durant la période soviétique. En effet, les paysans ont été expropriés de leurs terres, qui sont devenues des terres d’Etat au nom de l’intérêt collectif. De ce fait, les paysans ne produisaient que très peu.
A l’heure actuelle, les paysans n’ont aucun pesetas pour remplacer les vieilles machines sovièt’ qu’il faut tous les jours réparer.

Ma plume fatigue, j’arrête la pour ce soir.

 Voila, 3 semaines qui je n’ai pas repris la plume, pour terminer de conter mon périple en Géorgie. Je suis déçue, à présent je ne peux vous raconter la suite aussi détaillée que précédemment. En effet, depuis que je suis rentrée à Baku d’autres sentiments, émotions m’ont traversé et si je me replonge dans mon souvenirs certains sont flous ou peuvent être enjolivés, démesurés... Dans ce cas à quoi ça sert de continuer si c’est pour transformer la réalité.

Ainsi, je vais me servir de mes supports photographiques qui malgré tout, témoignent de ce qu’on a pu vivre lors de ce périple. Boulot, Bouffe, Vin, Dodo et chaleur humaine 

Après le repas d’un midi, Jean-Jacques nous a déposés devant l’édifice religieux de Sainte NINO, très célèbre ici puisque c’est elle qui a évangélisé la Géorgie à la religion chrétienne orthodoxe. En contre bas, se trouve une source miraculeuse que l’on peut comparer à celle de Lourdes. Ils ont aménagé un espace fermé où il est possible de faire trempette. On s’est donc baigné dans cette eau considéré comme sacrée. Pour ma part, cette incursion dans l’eau bénite m’a permis également de me laver un minimum car après 2 ou 3 jours à l’état pur, ça commence à fouetter un peu !




























De gauche à droite : Vasco (géorgien), Stessie, Sergio, Dan (le belge), Shalvar (demi géorgien demi français).

 

 Après une dure journée de labeur, rien de tel que d’aller acheter du chocolat au supermarché du coin pour accompagner les futures crêpes bretonnes.

Dernier soir à MAROLO, préparation, dégustation des crêpes bretonne, parisienne, lilloise (Stessie vient de Lille), espagnole, géorgienne, plus spécialités culinaires, boissonnaires (!?), musicale géorgienne, voilà ce que ça donne…….On a fini tous rôti !!! (comme tous les soirs durant ce séjour)



Allez HOP, le tournee de la crêpe! Pas mal du tout Clara!

 

 


 

Nonar nous pousse la chansonnete avec son accordeon. Excelllent musicien


"Allez Stessie, cul sec!!"




























Y a de l'ambiance a MAROLO!!

 

 J dernier jour, les festivités sont finies, on fait nos pseudo-bagages direction Tbilisi, Jean-Jacques nous y emmène, environ 1h30 de route. Sur le trajet on s’arrête acheter du fromage et du pain qui vient juste d’être enlever de ce puits de feu, processus en 4 images :

 

 



 



 




























Le pain est délicieux, encore tiède, pas besoin de mentir en disant que ça c’est de la baguette artisanale ! Petite pensée au grand père, « meunier, tu dors .. »

 Fini l'aventure , on repart  avec le train qui fait toujours TCHOU TCHOU!!!

 




























Au final cette aventure a l’étranger est tombée à pique, je commençais à être essoufflée de Baku, c’est pourquoi la Géorgie pour moi a été un grand bol d’oxygène. De plus, ça été un régal de passer du temps avec les aventurier(e)s bakusien(ne)s et géorgien(ne)s Partout où on est passé les gens étaient accueillants, souriants et me faisait dire que les azéris étaient moins open et plus froids. Par rapport à ce sentiment je ne sais s’il est véritablement objectif puisque lorsqu’on découvre un territoire, pays inconnus, au départ tout est beau, magnifique, sympathique… Cependant, pour expliquer la chaleur des géorgien(ne)s par rapport aux azéri(e)s je pense sans trop me tromper que l’un des facteurs prépondérants est la culture attachée au vin, et donc, à l’inhibition crée par ce dernier et la tradition, ce qui n’est pas le cas en Azerbaïdjan. Azerbaidjan, pays musulman, où dans le Coran l’alcool est prohibé mais lorsque l’on regarde de plus près dans la pratique les hommes azéris boivent mais en moins grande quantité et ils ne l’affichent pas autant qu’en Géorgie.

 

 

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C
coucou marrion c est chalva et non pas chalvar je suis tombé plus ou moins par hasard sur ton blog est j aimerais avoir de tes nouvelles.mais je n'oses pas laisser mes coordonées je te fait 1 gros bisous a + j'espere
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P
ciao ma poulette!!!<br /> je t'ecris un peu tard ms je voulais juste savoir si tu avais eu du mal pour venir en georgie? c'est pas un pays trop ferme?
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U
Bonjour, je suis tombée sur votre blog complétement par hasard. Je trouve que ce que vous faites et très courageux et bien. Je suis de Baku, mais je vis en France, depuis déjà quelques années. A vrai dire je ne savais pas qu'il y avait ce genre de projet et qu'il y avait autant de jeunes gens etrangers dans mon pays.<br /> Cependant, j'aurais juste une suggestion à faire. Quand vous parlez de cette fille de Ganja (Lamia), qui ne veut pas épouser l'homme que ses parents lui ont trouvé. Je sais qu'il y a encore cette tradition un peu archaïque (à mon goût) dans ce pays. Mais je pense qu'il est important de préciser que c'est surtout dans les villages ou les villes, qui sont moins importants que Baku (même si Ganja est la 2ème ville). Parce que je sais qu'à Baku il y a des familles très modernes et où les filles se marient avec qui elles aiment. C'était comme ça dans ma famille en tout cas. Mes tantes, mon oncle, ma mère se sont marié par amour. <br /> Hélas, il y a encore beaucoup de choses à changer dans ce pays. Et pour cela il faudra beaucoup de temps. <br /> Bravo tout de même pour ce blog et ce que vous faites pour les enfants. <br /> <br /> Cordialement
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M
Bah attend<br /> Virg a envoye l adresse de son blog et je me suis dit mais tiens qu est ce que deviens Marion. Mais c est vieux tout ca j l'avais dejà vu alors que ca fait bien...bien...longtps que je n avais pas jete un coup d oeil à ton blog.<br /> <br /> Bon j espere que ca roule tjs, que l'été commence à etre chaud.<br /> <br /> Biz a plus et envoie des nlles
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L
J'allais le dire... pas pour le fromage, mais pour l'élégance..
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